Le projet de zone d’activités a Hoerdt : c’est toujours non !

L’association Basse-Zorn Vivant dit non au projet d’une nouvelle zone d’activités économiques (Parc du Ried) à Hoerdt et réitère son opposition. Le projet est destructeur de terres agricoles et d’un espace de biodiversité développé sur l’ancien hôpital psychiatrique. Porté par le maire de Hoerdt et investi par le parti Les République aux législatives de juin prochain, la nouvelle zone est financée par la société parisienne Brownfields.

Il s’est passé plusieurs semaines depuis la réunion publique du 11 janvier (1) sur le projet d’une nouvelle zone d’activités sur l’ancien hôpital psychiatrique de Hoerdt. Pour l’association Basse-Zorn Vivant, rien ne semble bouger publiquement face à leurs nombreux arguments :

  • le risque de nuisances sonores liées au trafic routier (actuel et à venir) ;
  • le risque de voir une augmentation du nombres camions ;
  • la santé publique dégradée avec notamment les maladies respiratoires liées aux microparticules : 100 000 décès prématurés en France (2) ;
  • la destruction d’espaces utiles pour la sauvegarde du vivant (oiseaux, abeilles, hérissons, vers de terres et tous les invisibles qui composent la biodiversité) ;

La soirée d’information du 11 janvier : quelle utilité ?

Pour mémoire, le mot d’ordre de la soirée des « pros » zone d’activité et du maire et président de la Communauté de communes, monsieur Denis Riedinger, porteur du projet, étaient l’économie et l’emploi pour justifier la bétonisation de plus de 25 hectares de terre agricole productive.

À les écouter, l’agriculture sur le bassin de vie autour de Hoerdt n’est pas suffisamment créatrice d’emploi et ne génère pas d’argent au service de l’économie locale. Il faut donc bétonner et artificialiser des hectares de terres agricoles inutiles. Se nourrir et protéger des espaces naturels rares en plaine d’Alsace, n’est pas d’intérêt général pour monsieur le maire. Demain, alors que le changement climatique prévoit des baisses de rendements agricoles, « il nous restera alors nos yeux pour pleurer sur ces espaces bétonnés à jamais », explique l’association.

Quelle a été leur surprise lorsqu’une des représentantes de la société Brownfields, durant la réunion de janvier, pour justifier cette bétonisation, explique qu’ « il n’y a plus de vie dans ces terres agricoles ». Un sol qui n’a plus de vie, c’est un sol artificialisé. Or, s’il y a de la production, c’est qu’il y a de la vie. Certes, ce ne sont pas les sols les plus riches, mais est-ce une raison pour sceller leur destin et les détruire à jamais ?

« Bien sûr, il y aura des « compensations » (3). Mais celles-ci impliquent déjà de détruire. Pourtant, l’urgence de l’état de notre planète, ce n’est pas comme s’ils ne savaient pas. La situation n’est-elle pas assez grave pour cesser de détruire, avant de compenser ? », questionne Basse-Zorn Vivant avec d’ajouter :

« Si nous faisions le choix de les préserver en les valorisants différemment, ces sols pourraient être enrichis en biodiversité dans les prochaines années avec des techniques agricoles respectueuses. Seulement, pour le maire, la décision est prise. La communauté de communes consulte parce que c’est obligatoire, mais au fond, l’avis de leurs concitoyens, ils s’en moquent. Le plan, c’est de mettre des hangars. »

45 hectares comprenant l’ancien hôpital psychiatrique de Hoerdt menacés par une opération immobilière.

Nous sommes bientôt début mai. Où en sommes-nous ?

Pour l’association, les terres naturelles, les forêts ou terres agricoles sont une chance pour atténuer ou nous adapter au réchauffement climatique et à la perte du vivant. Il ne s’agit plus d’uniquement penser à une échelle locale, mais d’avoir une réflexion plus globale. Ces espaces sont des puits de carbone et nous permettent de préserver des espaces nourriciers (qu’il faut également repenser) et garantir à la biodiversité de se maintenir.

Les détruire alors que les alertes scientifiques se multiplient depuis maintenant des décennies (le dernier rapport du GIEC publié le 4 avril dernier nous donne 3 ans… 3 ans pour agir) (4), que le gouvernement appelle à éviter l’artificialisation, cela relève d’une forme de déni de la réalité franchement inquiétante.

Organiser la résistance pour un avenir différent !

Enfin, l’association invite les Hœrdtoises et Hœrdtois à se mobiliser et aux autres personnes à nous soutenir. Pour cela, vous avez plusieurs moyens de vous faire entendre : signez notre pétition (5), partagez-là, rejoignez-les, interpellez les élus, portez votre voix, « c’est notre avenir qui est en jeu ! »

Des militantes de l’association présentes à Strasbourg lors de la journée de mobilisation pour le climat du 12 mars 2021

(1) Friche-EPSAN à Hoerdt : vous êtes consulté, mais c’est eux qui décident !
(2) Un décès sur cinq dans le monde serait lié à la pollution de l’air
(3) Pourquoi il faut interdire la compensation
(4) Rapport du Giec : un troisième volet pour éviter le pire
(5) NON à la nouvelle zone industrielle de Hoerdt, avec l’EPSAN, de Reichstett jusqu’à l’autoroute

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